Aujourd'hui, les influenceurs automobiles ne se contentent plus de simplement montrer des voitures : ils participent activement à la stratégie des marques. Essais en avant-première, lancements exclusifs, collaborations sur mesure… Les constructeurs ont bien compris le pouvoir de ces figures médiatiques pour toucher une nouvelle génération de passionnés.

Mais jusqu'où va vraiment cette influence ?

Etant donné que leur audience est déjà passionnée d'auto, les marques touchent directement leur cible, sans détour.

Résultat : les publications sur YouTube, Instagram ou TikTok génèrent un engagement énorme, souvent plus fort que celui d'une campagne marketing classique. Les influenceurs ont cette capacité unique à créer un buzz immédiat, à transformer une simple présentation en phénomène viral.

Et cet impact est bien réel : par exemple, les vidéos de GMK sur le Mercedes G63 ont largement contribué à renforcer son image de SUV de luxe incontournable. On voit donc clairement un lien entre influence et ventes.

De plus, à force d'enchaîner les mises en avant de modèles exclusifs, certains finissent par donner l'impression d'être devenus des vitrines publicitaires, éloignant peu à peu l'authenticité qui les a rendus populaires. La spontanéité laisse place à une mise en scène calculée, risquant de transformer l'émotion brute en simple stratégie marketing.

Enfin, cette nouvelle ère a relégué la presse automobile traditionnelle au second plan. Autrefois référence, elle peine aujourd'hui à rivaliser avec la proximité et l'instantanéité des influenceurs. Mais entre authenticité et promotion, ces derniers doivent trouver un équilibre fragile pour préserver la confiance de leur audience.

Désormais, ces créateurs ont accès à des modèles rares avant même leur sortie officielle. C'est ce qui crée l'engouement. Par exemple, GMK a pu tester la Ferrari Purosangue bien avant qu'elle n'arrive sur le marché – un moment fort qui a fait énormément parler dans la communauté automobile.

Un simple passage dans leurs vidéos peut suffire à transformer un véhicule en objet de désir. Et quand ils sont invités à des événements prestigieux comme les 24 Heures du Mans ou des salons internationaux, leur crédibilité se renforce encore davantage.

Certaines collaborations vont même beaucoup plus loin. Manny Khoshbin, par exemple, a participé à la création de modèles uniques, comme la Bugatti Chiron habillée par Hermès. On n'est plus juste dans l'essai ou la promo : c'est une véritable histoire qui naît entre le créateur et la marque.

Mais cette influence soulève aussi des questions.

Quand un créateur parle d'une voiture, est-ce vraiment un coup de cœur ou simplement le fruit d'un partenariat ? Le flou entre passion et placement peut parfois brouiller les lignes et nuire à la confiance du public.

À force d'enchaîner les exclus et les collaborations, certains donnent l'impression de devenir de simples vitrines marketing. La spontanéité qui les rendait si attachants laisse parfois place à une mise en scène un peu trop calculée.